Bon, soyons honnêtes deux secondes : ton salon ressemble à quoi en ce moment ? Parce que le mien, pendant longtemps, c’était un mix entre un débarras et le stand d’un vide-grenier qui aurait mal tourné. Des magazines qui s’empilent “pour plus tard”, des câbles qui traînent (mais lesquels vont avec quoi déjà ?), et ce panier de linge propre qui squatte le fauteuil depuis… attends, on est quel jour ?
Écoute, j’ai testé plein de trucs pour que mon salon redevienne vivable. Certains ont marché. D’autres… disons que j’ai acheté des paniers tressés hors de prix qui servent maintenant de cachette à mon chat. Mais j’ai fini par trouver des astuces qui tiennent la route – et surtout, qui durent plus de 48h.
Le truc qu’on oublie toujours (et qui change tout)
Avant de te lancer dans un grand tri façon Marie Kondo sous amphétamines, pose-toi UNE question : à quoi il sert vraiment, ton salon ?
Parce que si tu vis seule et que tu passes tes soirées avec ton ordi sur les genoux, tu n’as pas besoin des mêmes rangements que si tu as trois gamins qui transforment le tapis en circuit de billes tous les mercredis. (Oui, j’ai passé six mois à essayer d’appliquer des conseils pour “famille nombreuse” alors que je suis seule avec un chat. Spoiler : ça ne marche pas.)
Identifie tes zones de bordel chronique. Chez moi c’était :
- La table basse (cimetière de télécommandes et de tasses vides)
- Le coin près de l’entrée (décharge de sacs et de chaussures)
- Sous le canapé (on va pas en parler, ça fait trop mal)
Une fois que tu sais d’où vient le chaos, tu peux attaquer intelligemment. Pas la peine de réorganiser toute ta bibliothèque si ton vrai problème, c’est que tu poses tout sur la première surface plane venue.
Les meubles malins (ou comment ta table basse peut devenir une alliée)
J’ai mis un temps fou à comprendre que mes meubles pouvaient bosser pour moi. Genre, vraiment bosser.
La table basse avec rangement, c’est un peu le couteau suisse du salon. Tu peux y planquer des plaids, des magazines, des jeux de société… et ton invité qui s’assoit avec sa tasse de thé n’a aucune idée du capharnaüm que tu caches sous le plateau. C’est beau.
Les poufs coffres aussi, c’est la vie. Tu poses tes pieds dessus ET tu ranges tes trucs dedans. Deux en un. J’adore.
Les meubles modulables, parlons-en. Ces trucs qui s’adaptent quand tu déménages ou quand tu changes d’avis (ce qui, chez moi, arrive environ tous les trois mois). Étagères qu’on peut empiler différemment, caissons qu’on déplace… Ça te laisse de la liberté. Et la liberté, dans le rangement, c’est essentiel – sinon tu te retrouves coincée avec un système qui ne te correspond plus mais que tu gardes par flemme de tout refaire.
Le rangement vertical (AKA : arrête de tout foutre par terre)
Alors là, j’ai eu une révélation digne d’une illumination divine : utilise tes murs.
Sérieux. Pendant des années, j’ai entassé des trucs au sol alors que j’avais des mètres carrés de murs qui ne demandaient qu’à servir.
Des étagères murales pour tes livres, tes plantes, tes objets déco (ou tes babioles, appelons un chat un chat). Des patères pour suspendre tes sacs ou ton plaid préféré au lieu de les jeter sur le canapé. Des barres aimantées pour… bon OK, celles-là je les ai achetées mais je ne sais toujours pas quoi en faire. On efface ça.
L’idée, c’est de libérer le sol et les surfaces basses. Parce que plus t’as de surfaces vides, plus t’as envie d’y poser des trucs. C’est mathématique. Enfin, c’est surtout psychologique, mais ça marche.
Les paniers, ces héros discrets
Je te l’ai dit : j’ai acheté 47 boîtes transparentes. Quarante-sept. Elles sont toujours vides dans mon garage parce que les boîtes transparentes, c’est chiant. Tu vois tout le bordel à travers. Ça ne résout rien niveau zen.
Les paniers, par contre. Les vrais. Ceux qui cachent ton bazar. Perfection.
Un pour les magazines. Un pour les câbles et chargeurs (rangés n’importe comment dedans, mais au moins ils sont contenus). Un pour les jouets du chat (qu’il ressort systématiquement mais passons). Et si tu as des enfants, un panier par personne pour y balancer tout ce qui traîne. Rapide, efficace, zéro prise de tête.
Tu mets tes paniers sous la table basse, dans l’étagère IKEA qui te sert de bibliothèque, ou même empilés dans un coin si tu assumes le style “un peu bohème”. Le but c’est pas qu’ils soient invisibles. Le but c’est qu’ils fassent leur job.
Trier : le moment de vérité (mais sans drame)
Alors oui, il faut trier. Je sais. Tu espérais l’éviter. Moi aussi.
Mais écoute, tu peux pas juste ranger du bazar sur du bazar en espérant que ça crée un salon agréable. Ça crée juste… des couches de bazar. (J’ai testé. Résultat médiocre.)
Trois tas. C’est tout. Pas besoin de 18 catégories et d’un tableau Excel.
- Je garde (et je lui trouve une vraie place, pas “je le repose là en attendant”)
- Je donne/je vends (parce que ces trois vases moches qui t’encombrent feront peut-être le bonheur de quelqu’un d’autre)
- Je jette (oui, parfois c’est juste mort, et c’est OK)
Commence petit. Genre un coin de table basse. Pas tout le salon d’un coup sinon tu vas te retrouver submergée, assise par terre à 23h au milieu d’un chaos encore pire qu’au départ, à te demander pourquoi tu as gardé ce coquillage ramassé en 2014. (On est tous passés par là.)
Les astuces de flemme assumée
Parce que soyons réalistes : on n’a pas toujours l’énergie ni l’envie de tout ranger façon magazine de déco.
Le panier “en transit”. Mon invention préférée. C’est un panier où tu balances tout ce qui traîne et qui doit aller ailleurs dans la maison. Le livre qui va dans la chambre, le pull qui va sur le portemanteau, les clés qui… bon en fait les clés je les perds quand même, mais l’idée est là. Une fois par jour (ou par semaine, on se juge pas), tu vides le panier. Ça prend 5 minutes et ça évite que ton salon devienne une gare de triage.
Les meubles fermés pour cacher ce que tu refuses de trier. Tu sais ces trucs que tu veux garder mais que tu sais pas vraiment où ranger ? Balance-les dans un buffet avec portes. Ferme les portes. Voilà. Problème réglé. C’est pas de la triche, c’est de la stratégie.
La règle du “un truc rentre, un truc sort”. Quand tu achètes un nouveau coussin, un ancien doit partir. Ça marche aussi pour les livres, les bougies, les objets déco… Sinon tu te retrouves avec une accumulation qui te bouffe ton espace et ton cerveau.
L’entretien (le truc chiant mais nécessaire)
Bon. Le rangement, c’est pas un truc que tu fais une fois et basta. Ce serait trop beau. Non, il faut entretenir un minimum.
Mais attention, on est d’accord : pas besoin de passer ta vie à ranger. Juste… quelques réflexes.
Chaque soir, 5 minutes top chrono. Tu remets les coussins du canapé en place (au lieu de les laisser par terre là où tu les as balancés), tu empiles les magazines, tu ramènes ta tasse vide dans la cuisine. C’est con, mais ça change tout. Le lendemain matin, ton salon est accueillant au lieu de te faire soupirer.
Un rangement hebdomadaire plus poussé si tu veux garder le cap. Genre le dimanche matin avec ton café, tu fais le tour : tu dépoussieres les étagères (rapidement hein, on parle pas de grand nettoyage de printemps), tu ranges ce qui a migré dans les mauvais endroits, tu vides ton panier “en transit”.
Et voilà. C’est tout.
Ce qui ne marchera pas (et c’est OK)
Il y a des astuces qui circulent partout et qui, franchement, c’est du bullshit pour la vraie vie.
Le “chaque chose à sa place exacte” ? Non mais allô. Tu vis dans ton salon ou dans un musée ? Chez moi, les télécommandes changent de place 47 fois par jour. Et alors ? Tant qu’elles sont dans le meuble TV ou sur la table basse et pas perdues dans le canapé, ça me va.
Les systèmes de rangement ultra complexes avec 36 compartiments et un code couleur. Tu vas les tenir deux semaines. Maximum. Et après tu vas culpabiliser de ne pas les suivre. Non merci. Un système simple, c’est un système qui tient dans la durée.
Le minimalisme extrême. Écoute, si ça te parle, fonce. Mais si t’aimes avoir des bouquins sur tes étagères et des coussins sur ton canapé, garde-les. Le rangement c’est pas une compétition de qui a le salon le plus vide. C’est juste de te sentir bien chez toi.
En vrai, c’est quoi l’objectif ?
Que tu puisses t’affaler sur ton canapé sans devoir dégager trois couches de bazar. Que tu puisses recevoir quelqu’un sans passer une heure à planquer des trucs dans ta chambre. Que tu te sentes bien dans ton salon au lieu de stresser dès que tu y poses les yeux.
Pas d’avoir un salon de catalogue. Pas de devenir une pro du rangement. Juste… vivre normalement.
Alors commence par un truc. Un seul. Trie ta table basse. Installe un panier pour tes magazines. Accroche une étagère. Ce qui te parle. Ce qui résout TON problème à toi.
Le reste, tu verras après. Ou pas. Et c’est très bien aussi.
(Maintenant si tu veux bien m’excuser, je dois aller récupérer les six jouets que mon chat vient de sortir de son panier pour les planquer sous le canapé. La boucle est bouclée.)
